« La fabrique des récits imaginaires »
avec la fondation d’entreprise Casino
La Compagnie Jean-Michel Rabeux et l’école élémentaire Niki de Saint Phalle de Saint-Denis s’associent, avec le rectorat de Créteil et la fondation d’entreprise Casino, pour mettre en place un projet d’éducation artistique et culturelle ambitieux et de long cours dirigé par les comédiennes Pauline Jambet et Johanne Thibaut, dans le cadre du programme « Artistes à l’école ». Ce programme est financé par la fondation d’entreprise Casino, qui s’engage pour la jeunesse en luttant contre l’exclusion sociale et scolaire à travers des dispositifs artistiques et culturels.
« La fabrique des récits imaginaires (2) » est un projet imaginé par Johanne Thibaut, avec Clarisse Chanel et Vincent Comte, à partir de La Vie devant Soi de Romain Gary.
La Vie Devant Soi de Romain Gary est un roman écrit à la première personne du singulier. Et celui qui dit « Je » s’appelle Momo, c’est un enfant. À suivre les aventures de Momo, ses rencontres, ses amitiés, ses espoirs, ses défaites, ses victoires – ce roman prend des allures de conte. Le conte de sa vie et plus largement de La Vie vue et traversée par un enfant.
Ainsi que Romain Gary, nous voudrions donner la parole à l’enfance. Travailler en atelier théâtre sur des extraits de cette œuvre (car tout n’est pas à porter au regard de notre classe d’élèves de CE2 et CM1). Car La Vie Devant Soi c’est plein de petites histoires, comme des vignettes ou des instantanés. Mais c’est aussi des dialogues, donc des scènes. Deux modes narratifs à mettre en voix, en espace, en corps et sur scène.
Les enfants pourront tout autant incarner un « héros » proche d’eux, en âge en tout cas, que « jouer à » qui est l’essence même du théâtre. Jouer à tenter de représenter Monsieur Hamil ou Madame Rosa ainsi que le fait Momo dans le roman.
Par ailleurs, cette œuvre ne manque pas d’embrayeurs d’écriture, dont nous voudrions nous inspirer pour faire écrire les enfants. Ainsi que Momo se raconte, ils pourront à leur tour se raconter. Donner leur point de vue, partager leur regard. Dire JE. Mais aussi s’essayer aux dialogues. Dans ce jeu d’écriture, je souhaiterais que chacun de nos jeunes auteurs prenne son nom de plume. C’est par là que nous commencerons. Jouer à jouer mais jouer à être auteur aussi. Que chacun puisse trouver son « Emile Ajar », son nez de clown. Et ça tombe bien, Momo adore les Clowns….
La Vie Devant Soi portée par les élèves de l’Ecole de Nicky de St Phalle sera donc un caléidoscope de vues, de points de vue, de vies. Nous ferons un montage à partir des extraits du roman de Romains Gary et des textes écrits par les enfants. Afin que pour les élèves de cette classe concernée par ce projet l’expérience soit « totale », ainsi que l’est la vie ; et aussi parce qu’il n’y a pas de mise en jeu sans mise en corps, nous souhaiterions faire intervenir une danseuse et chorégraphe à qui nous laissons la parole :
Clarisse Chanel :
Comment passer des mots au corps ? Les mots peuvent-ils mettre en mouvement ? Sans être dans le mimétisme, comment faire ressentir une courte histoire dans son propre corps ou en soutien d’un groupe ?
Mon envie est de proposer aux enfants de faire l’expérience qu’à partir de récits narratifs et descriptifs, nous pouvons créer des situations de corps. Des danses, des tableaux vivants où les relations tissent une autre dynamique au texte. Dans La Vie Devant Soi, Momo donne des petits spectacles de son invention dans la rue. Son final est un solo de claquettes à sa façon. Apprendre la vie n’est-ce pas apprendre à la danser ?
En parallèle, une autre classe sera concernée par le projet inspiré du roman de Gary. Ces ateliers seront dirigés par un conteur et musicien qui nous propose l’approche suivante :
Vincent Comte :
Et si Madame Rosa était une voisine, la boulangère, ou la concierge qui sent si bon la lavande ? Et si tous les jours, je croisais madame Rosa sans savoir que c’était madame Rosa. Et si Momo, et si Monsieur Hamil, et si… Et si La vie devant soi était tout près de soi.
En petits groupes, les enfants réécriront des passages emblématiques de cette œuvre en s’immisçant à l’intérieur grâce à leur imagination et à l’observation de leur quotidien. Personnages, situations, je leur proposerai une multitude de jeux et de contraintes pour leur apprendre l’acrobatie du petit pas de côté. Regarder ce qui nous est familier avec la douce démesure de l’écart. « La première chose que j’ai à vous dire » n’est sûrement pas la dernière.
Tout au long de leur années de CE2-CM1 et de CM2, les élèves de l’école Niki de Saint Phalle s’initient au jeu, à l’écriture dramatique, à la scénographie et traversent toutes les étapes de la création théâtrale. Ils suivent également un parcours du spectateur riche, s’exposant ainsi à des lieux culturels et des propositions artistiques variés. Ce projet représente 30 heures d’atelier de pratique théâtrale, 18 heures d’atelier d’écriture, 12 d'atelier danse et 10 heures d’atelier costume. Pour la restitution de ce vaste projet inconnu qu’est d’avoir la Vie devant soi, les deux classes seront réunies au plateau.
Avec le soutien de la fondation d’entreprise Casino dans le cadre de son programme « Artistes à l’école »